L’épuisement professionnel est malheureusement un phénomène de plus en plus fréquent dans notre société de surmenés, et les témoignages de burn out sont nombreux.
Tous n’osent pas en parler, et pourtant on compte désormais par milliers les cas de personnes qui s’écroulent à cause d’un surmenage dû principalement au travail !
En effet : qui d’entre vous n’a pas dans sa famille, ses amis ou son entourage proche connu quelqu’un qui a souffert d’un burn out? Peut-être que cela vous concerne directement d’ailleurs !
Dans cet article, vous allez pouvoir découvrir le courageux témoignage d’Hugo, qui a été victime d’un Burn Out professionnel en fin d’année 2013.
Depuis, il a décidé de modifier son équilibre de vie afin de mettre toutes les chances afin de dépasser ce challenge et en sortir grandi. Il partage ici son histoire et ses prises de conscience avec authenticité et générosité.
C’est donc lui qui parle dans le « je » de cet article.
Témoignage d’un burnout : comment tout a commencé !
Comme pour la plupart d’entre nous je suppose, je ne l’ai pas vu arriver.
J’étais pris dans le quotidien : métro, boulot, dodo…
…et à force de vouloir trop bien faire et trop en faire j’ai fini par craquer !
Je n’ai même pas su détecter les symptômes et les signes avant coureurs du burnout : fatigue, énervement, sensation de malaise…
…jusqu’au jour où tout a réellement commencé : c’était en juin 2013.
Après le déjeuner, en repartant au travail, j’ai été pris d’une violente crise de panique au volant de ma voiture qui m’a obligé à m’arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence de la voie rapide.
Tout d’abord, j’ai cru à une crise cardiaque : il m’était impossible de respirer, mon cœur s’emballait, j’avais des bouffées de chaleur et le sentiment que je partais…
J’exerce le métier de Directeur Commercial au sein d’une société immobilière.
Ce qui peut paraître troublant dans mon histoire, c’est que j’aime mon travail et que je bénéficie d’une entière confiance de mon boss, les 2 collaborateurs que je manage sont très professionnels donc à priori, rien ne pouvait laisser présager que je sombre petit à petit…
En période de crise, la société vit une période compliquée. Mon boss, centré sur d’autres dossiers m’a tout délégué : social, fiscal, économique. Du jour au lendemain, la situation se dégrade et je dois faire face aux retards des salaires, aux retards de paiement des fournisseurs, aux déclarations TVA, URSSAF…. et j’en passe.
Résultat : des centaines de mails, de coups de téléphone avec pour seul objectif : être payé, être payé, être payé !!!
Mon téléphone ne sonnait plus que pour ça et en gros je ne gérais plus que des problèmes, des relances et encore des problèmes…
Au début je pensais y arriver mais petit à petit, j’ai fini par sombrer comme vous pouvez vous en douter !
Le burn out professionnel arrivait …
Puis arrive le mois de septembre, juste après 2 semaines de vacances (où le téléphone lui n’a pas pris le temps de se reposer). Je reprends le travail et je suis motivé : normal c’est la rentrée !
…motivation qui ne durera que quelques jours car rebelote, je refais une nouvelle crise de panique identique à la 1ère, puis une autre et encore une autre les jours qui suivent.
Un rien me la déclenche : la voiture, un coup de téléphone, un bruit…
Je n’arrive plus à prendre la voiture tellement j’ai peur, j’en arrive même à avoir peur d’avoir peur, avoir peur d’être angoissé !
Je ne me reconnais plus, je suis perdu, même chez moi mes enfants m’irritent alors qu’ils n’ont que 1 ans et 3 ans. Je mets des boules quies, je m’isole pour avoir du calme.
Même ma femme reste impuissante face à ma détresse.
Ma prise de conscience face à cet épuisement professionnel
Cela ne va plus, je deviens exécrable pour moi, ma femme, mes enfants. Ce n’est plus possible de rester dans cet état. Il faut absolument que je réagisse avant qu’il ne soit trop tard.
J’ai tout pour être heureux, je ne vais pas gaspiller ma vie pour mon travail, il y a tellement de choses beaucoup plus importantes !
Je décide alors de me reprendre en main et de m’inscrire à des séances de sophrologie.
Pourquoi pas ? On cherche tous des solutions pour aller mieux. Je commence à faire des recherches sur internet, à lire des blogs…sur tout et n’importe quoi car je ne sais pas ce qu’il m’arrive…
Je veux comprendre, je veux que ça s’arrête !
Bon la sophrologie, cela ne m’a pas aidé, à part certains exercices de respiration très bénéfiques je n’ai pas réussi à me sentir plus serein, je crois que je faisais un blocage, je n’arrivais pas à me détendre et j’ai donc pris l’initiative d’arrêter.
C’était peut-être trop tôt pour moi.
Alors je continue comme avant, j’alterne entre crises et prise d’homéopathie.
J’en teste beaucoup à vrai dire, je pourrais presque ouvrir une pharmacie :).
En décembre 2013, j’atteins le fond : crises récurrentes, sentiment de mal être permanent, crise de pleurs, refus de me lever du lit… je suis mal, j’ai perdu confiance en moi, je n’ai plus envie de rien.
Ayant une femme, des enfants, une famille qui eux ne se sont pas arrêtés de vivre et qui sont dépourvus de toute solution, face à moi, mon état, je prends mon courage à deux mains et je vais voir mon médecin traitant, ce que j’aurais dû faire bien plus tôt !
Il m’ausculte, m’écoute, note ma fatigue, ma perte de poids et me parle de l’épuisement professionnel, autrement appelé burn out. Enfin un diagnostic.
Il m’explique ce que c’est, me décrit les symptômes de la crise d’angoisse, me rassure et me prescrit un traitement, un arrêt aussi….
Je repars donc soulagé avec mon ordonnance de seroplex 10mg et de vératran pour les angoisses. J’ai donc été arrêté près de 3 semaines (en comptant une semaine de vacances), pendant lesquelles j’ai passé beaucoup de temps à dormir, à me reposer, à marcher et à lire sur internet des articles sur le burn out professionnel. Je savais enfin quoi chercher…
Puis, jour après jour, je me sentais un peu mieux, j’ai donc repris le travail en prenant forcément du recul par rapport à tout ça, et la 1ère chose que je me suis imposé c’est de couper mon téléphone dès que j’arrivais chez moi le soir.
Mon entourage m’a beaucoup aidé, surtout ma femme.
J’ai pris conscience que c’est aussi dur pour eux, qui sont démunis, qui veulent vous aider mais qui n’y arrivent pas, qui veulent vous bousculer mais vous n’en avez pas envie, qui veulent vous rassurer mais ils n’ont pas les bons mots…
C’est tellement difficile d’en parler, de verbaliser ce mal-être général, cet état de crise que vous n’arrivez pas à contrôler…
Vous vous détestez, vous vous cachez de vos enfants car vous avez pleuré…
Mais j’insiste sur ce point : ne restez pas seul. Il est primordial dans votre guérison de parler, de partager, il vous faut une béquille, un soutien pour pleurer, pour vous écouter, pour vous réchauffer…
Un burnout ? Et maintenant ?
Aujourd’hui, je vais bien, ma vie est redevenue tout à fait normale.
Je suis toujours sous traitement, j’ai repris mes 10 kg, + 10kg aussi alors je me dis que c’est les cachets :).
Je compte diminuer bientôt les doses du séroplex et passer à 5mg pour arrêter complètement par la suite. Parfois j’oublie de les prendre et je me dis que c’est bon signe.
J’ai également commencé à pratiquer la méditation de pleine conscience. C’est une forme de méditation qui consiste à focaliser son attention sur le moment présent. Certes, ce n’est pas évident au début mais je m’entraîne tous les jours et je commence à sentir les effets bénéfiques sur mon organisme. Je ne peux donc que vous conseiller l’article de Sébastien qui m’a poussé à exercer la méditation de pleine conscience.
Enfin, dans mon élan pour changer les choses, je lis beaucoup de blog sur le sujet. Je prends ce qui m’intéresse, ce qui me semble avoir un intérêt pour moi.
Je teste aussi les huiles essentielles, j’ai récemment acheté un diffuseur clé USB. C’est pratique, je l’ai au bureau mais également dans la voiture. Forcément, j’ai choisit l’huile essentielle anti-stress ;)
Pour finir, j’ai décidé de passer le permis moto. Pourquoi ? J’ai le sentiment que conduire une moto vous donne une sensation de liberté, d’évasion, de vivre le moment présent. Je me vois en train de conduire en pleine campagne, en bord de mer, seul avec moi-même.
Mais cela me permet surtout de me motiver, de sortir de ma routine, et d’apprendre autre chose !
Le burn out professionnel est une épreuve difficile, mais je me souviendrai toujours de la phrase de mon médecin quand je l’ai vu pour la 1ère fois :
« Ne t’inquiète pas Hugo, tu n’es pas le seul dans ce cas, tu vas guérir car on en guérit tous, il faudra juste que tu sois patient ».
J’ai ainsi décidé, à travers cette expérience, de créer un blog www.monburnoutamoi.fr afin d’apporter un maximum d’informations sur cette maladie du « nouveau siècle ».
On y trouve des conseils pour se sentir mieux dans la vie de tous les jours, des témoignages (bientôt, bientôt…je débute), un peu de dérision aussi, il en faut :-), pour nous aider à surmonter ce passage de notre vie afin qu’il ne devienne qu’un lointain souvenir.
J’ai l’impression de revivre, j’ai de nouveaux projets, je vois les choses différemment maintenant.
Certains diront que le travail est bon pour la santé, quand d’autres s’exclameront « oui mais ne rien faire c’est la conserver ».
Moi je dis qu’il faut réussir à trouver un bon équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.
Merci de m’avoir lu
Hugo
« Le plus grand voyageur n’est pas celui qui à fait 10 fois le tour du monde, mais celui qui a fait une seule fois le tour de lui-même »
Ghandi
Un message à laisser à Hugo? Une question? Ou tout simplement un partage d’expérience sur le burnout?
Laissez juste un petit commentaire ci-dessous. Toutes vos expériences, questions, témoignages méritent d’être partagés ;) … et aideront peut-être les autres !
Super article très motivant . Je suis toujours à la recherche moi même de mon problème , de mon mal être .Cela fait 4 mois qu’il perdure alors que d’habitude ceux ne sont que de brève passage (2 jours ,2 semaines,2 mois) J ai moi même pris rendez-vous au sophrologue dans 2 semaines je serais si cela peut m’apporter.Rendez-vous accupuncture la semaine prochaine , que je testerais aussi pour la première fois .Et j’ai fais ma première séance chez le psychologue il y a 1 semaine sans trop de nouvelles choses apprises sur moi ,mais j’ai beaucoup trop réfléchi les heures qui suivaient le rendez-vous.Depuis 3 semaines j’ai un diffuseur d’huiles essentielles c’est SUPER! Mais pour ma part pas de médicament ils me font trop peur.Je crois faire un burnt out familial ,trop de pression avec les enfants … donc de la culpabilité…dut a un trop fort jugement de moi-même.Merci à vous pour votre article çà remonte le morale je vais aller faire un tour sur votre blog ;-) bonne continuation à vous
Bonjour,
Bel article Hugo :) merci pour ce témoignage.
A Alex06:
Je vous recommande l’hypnose qui m’a enlevé toutes mes angoisses!!! C’est vraiment extraordinaire :) !!
Bonsoir Alex, alors c’est déjà une bonne chose que tu te dises qu’il y a quelque chose qui cloche, moi aussi tout comme toi au début les symptômes apparaissaient 2 jours, puis 2 semaines jusqu’au moment où ça ne passait plus du tout, ne sachant pas ce qui m’arrivait et étant comme toi anti-medicament, je resistais jusqu’au moment où je n’avais plus aucune envie ( manger, m’amuser, m’occuper de mon enfant…)j’ai perdu 10kg en 2 mois, je ne savais plus sortir de mon lit et les idées noires me tournaient en boucle dans ma tête sans arrêt jusqu’à en avoir envie d’en finir avec cette souffrance, heureusement ma famille m’a poussée à aller voir un psychiatre et je peux le dire pour ma part les médicaments m’ont sauvé la vie!! bien sûr il faut du temps ( au moins 3 mois pour avoir le début d’une amélioration) et aussi beaucoup cogiter sur ce qui ne te va pas dans ta vie ( perso j’ai démissionné et j’ai concentré toute l’énergie qui me revenait peu à peu sur mon fils, ce qui était le + important pour moi) alors si tes symptômes persistent n’hésite pas à prendre des médicaments, il y a un peu d’effets secondaires au début mais ce n’est rien en comparaison au bien-être revenu!!! J’espère sincèrement que tu liras attentivement ce message ou si ça peut aider d’autres personnes dans ton cas, bien à toi
J’ai connu ça aussi, ça devient le mal du siècle du monde professionnel. 3 millions de personnes seraient potentiellement exposés à ça en France quand même !
Au contraire de Hugo, mes boss étaient des planqués qui favorisaient le favoritisme.
Donc travail+manque de reconnaissance+porte à faux devant les clients = Burn out.
Il y a deux choses au Burn Out, la première si cela vient de la pression qu’on se met soi-même, il convient de ralentir, lâcher prise, et prendre conscience que le monde continuera de tourner même si on n’est pas sur tous les dossiers.
La deuxième c’est faire remonter l’alerte au management et leur laisser prendre leurs responsabilités, mais ça ‘est une autre histoire
merci pour ce témoignage. Exprimez vous plus et faites nous plaisir
Merci pour ce témoignage. je le diffuserai via mon compte Twitter à d’autres personnes!
Bonjour Hugo,
Merci pour ce témoignage qui me donne de l’espoir. Voici 15 jours que je ne vais pas bien du tout et pourtant je suis sous seroplex 7.5 mg. Mais je viens d’en parler à mon médecin par mail, j’attends sa réponse.
Bonjour,
Témoignage émouvant. En décembre 2014; les symptômes du brune out sont arrivés. Stress, Mal être, perte d’appétit et le pire passer de l’empathie à l’apathie.
50000 km par an, former les gens aux RH, ma vie de rêve, en vouloir plus, être le meilleur et un vendredi soir en rentrant d’une semaine fatigante, j’ai hurlé dans ma voiture.
Je ne me suis pas reconnu, je pensais que c’était juste une période de stress….
Début janvier, mon médecin m’annonce que je suis inapte psychologiquement à reprendre le travail. BURN OUT.
En février, mon corps m’envoi d’autres signes, germes dans le ventre liés à mon BURN OUT.
1 semaine plus tard, hospitalisation d’urgence, Colique néphrétique.
Oui le travail c’est la santé. Mais aujourd’hui je reprends peu à peu goût à la vie. J’essai de profiter de l’instant présent.
Ce n’est pas facile pour une personne qui anticipe toujours tout. Je mets un peu ma carrière entre parenthèse. J’ai repris le travail mais je n’ai plus la même énergie.
Je souhaite juste reprendre du poil de la bête et ne plus faire la même erreur.
Je ne souhaite plus être aussi exigeant avec moi-même.
Le chemin vers la guérison sera long. Mais je récolte ce que j’ai semé.
Etre le meilleur en vouloir plus.
Bien à Vous.
Le burn out touche les salariés qui sont toujours dans la performance.
Vouloir être le meilleur
Mais un jour on craque…
C’est dur à accepter mais il le faut.
merci pour cette article. je suis ravie pour vous
Moi aussi la même chose, je vois une psychothérapeute qui m aide à me sentir mieux et à relâcher cette pression et angoisse. En tant que chef manager d un supermarché, il y a trop de changement au niveau du personnel + le directeur qui ajoute plus de travail alors que nous avons déjà beaucoup de stress par rapport aux tâches. On voudrait plus y penser et partir très loin…Alors que la vie est si enrichissante et méritée d être vécue à fond! Et tous ça pour un job. Nous devons relativiser même si nous sommes tous professionnelles et que nous voulons le meilleur pour l’entreprise.
Bonjour Sebastien,
Merci pour votre formidable retour d’expérience, il m’est et me sera tres utile !
Cécile
Je me reconnais dans cette histoire,merci